Ça m'a pris comme ça, d'un coup. Comme une envie de chocolat ou une envie d'écouter de la musique fort, très fort. Tout balancer. Par dessus bord. J'ai pris les tas de feuilles qui trainaient à droite, à gauche, sur et sous mon triste bureau. J'ai pas fais le tri, non. J'ai tout jeter, tout enfoui dans un sac poubelle noir. Par dessus, j'ai vidé ma poubelle, pleine de canettes de coca et de noyaux d'olives d'une soirée pizza plus ou moins mouvementée. J'ai caché les cours d'une longue année désormais révolue, les dessins colorés, les moments d'errance ou d'ennui, les lettres à moitié écrite. Jamais finie. J'ai déchiré mes mots, égarés sur un page un peu trop blanche. J'ai pas crié, j'ai pas pleuré. Je voulais en finir, de ces feuilles volantes qui disaient tout et rien à la fois. Les souvenirs. J'en pouvais plus de ces mots abrutissants, ces cours sans queue ni tête, avec mon écriture de plus en plus sale. J'entendais Saez. Je ne sais plus trop ce qu'il me racontait, j'écoutais pas. J'étais seule. Toute seule. Pour une fois j'étais bien là, à réduire en cendres, à tirer un trait. A ne pas oublier, justement.


http://mrs.anywhere.cowblog.fr/images/2977414681484312851460808947312212836010757n.jpg